Le procès de Socrate - publié le 04/09/2020

Extraits

[...] Les juges déposaient ensuite un jeton dans l'une des deux urnes placées devant le magistrat. * Malgré les accusations de corruption, notamment lorsque l'issue du procès débouchait sur une confiscation des biens personnels ou lorsqu'il y avait la question de récompense matérielle (personnage politique jugé), le système judiciaire athénien semblait opérationnel : les citoyens avaient conscience de l'importance de leur fonction. * La justice athénienne ne se limite pas à l'Héliée. Le plus ancien est l'Aréopage dont les fonctions se sont limitées aux crimes graves. [...]

[...] * Le procès de Socrate ne semble pas avoir eu de retentissements conséquents au IVe siècle. Seules les documentations apportées par Platon et Xenophon nous renseignent sur le procès mais pas sur ses conséquences. Or, ni les discours politiques, ni les pièces de théâtre (forme de média, à l'époque, qui relaient les opinions publiques) ne font mention du procès. La conséquence majeure de la mort de Socrate est symbolique : avec sa mort, c'est la philosophie grecque qui cesse d'être politique au profit d'une cité qui souhaite faire perdurer son idéal démocratique. [...]

[...] Le procès de Socrate Devoir par . « Mieux vaut subir une injustice que la commettre », ainsi pouvons-nous résumer l'état d'esprit de Socrate le long de son procès et plus généralement la philosophie qu'il défendit sa vie durant. Sa réponse à Hermogène l'illustre parfaitement : en effet, alors que ce dernier s'interroge sur le refus de son maître à se défendre, celui-ci déclare : « Ne te semble-t-il pas, répondit-il, que je m'en suis occupé toute ma vie ? [...]

[...] En cela, le procès de Socrate servit également de topos afin de critiquer la démocratie. * Dans la philosophie, l'histoire de l'art et l'histoire juridique : impact et symbolisme du procès de Socrate à travers les siècles : le personnage fut tantôt loué pour sa sagesse, tantôt loué pour son esprit critique à la Renaissance. Figure libre face à l'intolérance, Socrate incarne l'affranchissement d'un diktat politique et religieux, incarnation qui est à son paroxysme à travers sa mort digne et exemplaire. [...]

[...] Il incarne la vertu et la sagesse contre une démocratie conservatrice. Comment une cité telle qu'Athènes, foyer de la liberté, put-elle condamner à mort Socrate, l'un de ses meilleurs citoyens, philosophe éclairé et admiré ? Le contexte historique, idéologique et politique du IVe siècle fait partie de l'explication mais la condamnation de Socrate n'est pas simplement un concours de circonstances. Elle fait partie d'un ensemble de facteurs plus complexes : il faut en effet prendre en compte la démocratie « vieillissante » d'Athènes qui essuya plusieurs tentatives de renversements politiques. [...]