Par exemple, si on veut savoir ce que les gens pensent d’un nouveau jouet, on peut inviter quelques enfants à venir jouer avec ce jouet, puis les inviter à partager leur avis de ce qu’ils ont aimé ou concernant ce jouet. (points à améliorer par ex etc.).

Utilisé dès les années 40 par les sociologues américains Merton et Kendall  dans le domaine de la communication sociale , les médias, et de l’analyse de la propagande politique, le focus group est devenu un outil central dans les études marketing à partir des années 1960, ainsi qu’en démographie (dans les années 1970). 

Pourquoi utilise-t-on un focus group ?

Le recours à un focus group a pour but d'approfondir l'exploration d'un sujet. 

Par exemple, une organisation peut souhaiter comprendre les raisons pour lesquelles les individus ne procèdent pas à l'achat d'un produit ou au contraire seraient favorable à l’acheter. Plutôt que de se limiter à une simple question dans un sondage, elle optera pour l'organisation d'un focus group afin de permettre aux participants d'échanger entre eux. 

Ce format favorise l'émergence d'idées, d’avis, de sentiments insoupçonnés, ainsi que la mise en lumière de problématiques non prévues. Les focus groups se révèlent alors très utiles pour appréhender les besoins, préférences et appréhensions d'un public, qui va plus loin qu’une simple collecte de données chiffrées. 

Quel protocole suit un focus group ?

La durée de l’organisation d’une séance de focus se met en fonction des contraintes des participants (mais dure en moyenne 2h00) et est animé par une personne désignée comme modérateur. Celui-ci pose des questions mais favorise surtout les échanges entre participants. Il veille à garantir la liberté d’expression de chaque individu, à éviter les interruptions et à maintenir le fil conducteur de la discussion. Le groupe est habituellement constitué de 6 à 10 (au maximum 20) personnes afin de faciliter la gestion et encourager les échanges. 

Avant de commencer la séance de discussion, le modérateur expose les règles : soit le respect d'autrui, l’absence de jugement, ainsi que la  confidentialité des propos échangés (la liste étant non exhaustive). L'intervention débute souvent par une phase de présentation des participants afin de créer une atmosphère propice à la communication. Ensuite, le modérateur pose des questions ouvertes, incitant les participants à exposer leurs opinion et non à répondre par des simples "oui" ou "non". Tout au long de la séance, les discussions sont enregistrées, sous réserve de l'accord des participants, et parfois observées par une tierce personne chargée de prendre des notes que l’on nommera « l’observateur ».


Quel profil les participants à un focus group doivent-ils avoir ?

Les participants au focus group sont sélectionnés de manière à ce qui correspond au mieux  au  sujet à étudier. 

Par exemple, pour obtenir l'avis des adolescents sur un nouveau téléphone, seuls des adolescents d’une certaine tranche d’âge seront invités. 

L'objectif est de réunir des individus représentatifs du public ciblé par l'étude. 

Parfois, des profils similaires sont privilégiés (par exemple, des jeunes de 20 ans) tandis que dans d'autres cas, une diversité de profils est recherchée pour garantir des points de vue variés. 

Comment formuler les bonnes questions ?

Les questions posées doivent être claires, simples et ouvertes. 

Par exemple : - "Que pensez-vous de cette publicité ?",

"Qu'est-ce qui a retenu votre attention ?" Il est également possible d'utiliser des objets, des images ou des vidéos comme stimuli pour favoriser l'expression des participants. 

En effet,le modérateur doit veiller à ne pas influencer les réponses en exposant ses propres opinions, et à préserver la neutralité, l’impartialité des échanges.

Quels avantages offre le focus group ? 

Le focus group permet de recueillir des avis détaillés et spontanés, d'observer les interactions entre participants qui peuvent parfois générer de nouvelles idées, et d’observer et analyser des émotions ou ressentis qu’on ne peut pas retrouver au travers d’un questionnaire. 

Quelles sont ses limites ?

Le focus group ne peut pas prétendre refléter l'opinion de l'ensemble de la population, étant donné qu'il repose sur un échantillon très restreint. De plus, la présence d'un participant très loquace ou timide peut impacter les échanges. Le but de ce type d’échange est d’équilibrer le temps de parole de chacun. Enfin, l'analyse des réponses requiert du temps pour écouter les enregistrements, lire les transcriptions, identifier les idées principales et en déduire des conclusions précises et détaillées. 

Quelles démarches suivent un focus group ?

À l'issue du focus group, les chercheurs analysent les données en étudiant les avis exprimés, les points de désaccord ou les engouements par exemple. Ils peuvent catégoriser les réponses en fonction de leur contenu (points positifs, critiques, suggestions, etc.) puis rédiger un rapport illustré  par le biais de retranscriptions directes de la parole des participants. 

Peut-on se fier aux résultats obtenus ?

Si la méthode est correctement appliquée, les résultats du focus group peuvent se révéler être utiles et intéressants.

 Cependant, il importe de rappeler que cette approche vise essentiellement à explorer, saisir des tendances et comprendre, mais ne remplace pas les enquêtes à plus grand panel.

 En effet, le focus group sert souvent de préparation à des études plus approfondies ou à éclaircir, comprendre un phénomène observé. Par exemple lorsqu’une entreprise de biscuits fait déguster de nouveaux produits à des enfants en recueillant leurs impressions. 

En conclusion, le focus group représente une méthode de recherche stratégique et importante, précieuse afin d’appréhender les opinions, ressentis et attentes des individus. Cet outil offre un espace aux avis,  aux interactions et à la révélation d'éléments parfois insoupçonnés. En effet, la vision, l’avis d’un point de vue externe sont précieux. 

Bibliographie :

Claude Gaspard (3décembre 2019).  Le focus group (groupe de discussion) : caractéristiques, 

                  utilisations et exemples

Touré  El Hadj (2010). Réflexion épistémologique sur l’usage des focus groups : fondements      

scientifiques et problèmes de scientificité,Recherches qualitatives volume 29, 

               numéro 1, p. 5–27 

Touboul Pia Dr (2011). Recherche qualitative :la méthode des focus group : guide 

                   méthodologique pour les thèses en médecine générale, Département de Santé Publique 

                     CHU de Nice

emydigital.fr

La boîte à outils de MyStudies, le faiseur de mémoires