Soft skills vs Hard skills en contexte de soutenance
L’élaboration d’une problématique pertinente, la synthèse de la revue de littérature, le choix d’une bonne méthodologie, le traitement statistique des données ; toutes ces habilités sont appelées des « hard skills ». Il s’agit des compétences dures acquises tout au long du cursus académique d’un étudiant. Diverses dénominations sont employées pour désigner les hard skills à savoir les compétences théoriques, les compétences techniques, ou encore compétences disciplinaires (Jama & Ourbati, 2025).
En revanche, la prise de parole devant le public, une bonne communication, une confiance en soi, une gestion sereine de stress ; toutes ces compétences sociales constituent des « solft skills ». Il s’agit des compétences douces qui permettent aux étudiants de bien naviguer dans l’environnement académique (Pawlowski, 2020). De nombreux concepts sont utilisés pour aborder les soft skills à l’instar des compétences comportementales, compétences relationnelles, compétences transversales, ou compétences non académiques (Jama & Ourbati, 2025).
Par ailleurs, la liste des soft skills n’est pas exhaustive. Dans chaque contexte, il faut mobiliser certaines compétences douces.
Durant la présentation orale : valoriser les hard skills par les softs skills
Certes, la production scientifique nécessite la mise en œuvre de plusieurs compétences dures que l’étudiant acquiert au fil du cursus universitaire. Toutefois, la mise en valeur de cette production demande la mobilisation d’une combinaison de soft skills.
Lors de l’exposé oral, il est conseillé que la présentation soit debout pour assurer une posture dynamique. A ce stade, le candidat est supposé présenter son fruit de recherche en mobilisant un air confiant, et en s’exprimant clairement avec un volume de voix adapté à l’auditoire.
En outre, et pour créer une interaction authentique avec les membres de Jury, il est préférable de présenter tout en gardant le contact visuel avec le Jury. Avec des gestes naturels et une allure charismatique, le jury aura cette impression que le candidat maîtrise bien son produit et possède d’une grande confiance en soi (Delay, Quercia & Avramito, 2025). Ces soft skills relationnelles qui incluent communication, intelligence émotionnelle, et confiance, feront absolument différence le jour de la soutenance
La présentation classique souvent faite par les étudiants, en lisant les documents ou en parcourant les diapositives, demeure une présentation sèche qui n’a aucun sens et ne laisse aucun sentiment chez le jury. Une telle présentation rend la soutenance longue et ennuyeuse et sans aucun dynamisme même en dépit de l’importance de contenu.
Le fait de présenter avec aisance signifie que le candidat gère bien son stress, et dispose d’une audace appréciable. A coté de ces soft skills comportementales, la gestion du temps demeure une compétence douce palpable le jour de la soutenance. Conséquemment, il est très important de respecter le timing accordé par le jury lors de la présentation orale.
Une autre gamme de soft skills cognitives à mobiliser le jour de la soutenance et qui sera noté par le Jury. Il s’agit de démontrer une bonne capacité de synthèse, en présentant les principaux aboutissements de la recherche d’une manière claire et créative.
Soft skills à mobiliser durant l’échange avec le jury
Soft skills après l’exposé oral
Après l’exposé, il est d’usage que les membres de Jury prennent la parole pour poser des questions, émettre des remarques, ou même critiquer le travail. Durant cette étape, le candidat est tenu de démontrer la possession de plusieurs soft skills à savoir la capacité à prendre note, l’écoute attentive, la résilience face aux critiques, et une bonne attention et concentration. Ces compétences permettront à l’étudiant de faire preuve d’assurance, et de montrer au jury une grande maîtrise de soi.
Soft skills lors de la défense : l'art de répondre aux questions
La défense du rendu devant le jury est une étape très importance. C’est une étape décisive qui nécessite une préparation minutieuse de la part des étudiants. Si la présentation orale demeure gérable dans la plupart des cas, la phase de la défense préoccupe de nombreux candidats qui craignent qu’une question hors de leur portée soient posée le jour de la soutenance.
En général, le candidat devra anticiper les questions qui pourraient être posées par le jury. Il s’agit entres autres des questions comme « pourquoi avez-vous choisi cette méthodologie. », ou « Pensez-vous que l’échantillon est représentatif de la réalité ?». La préparation des réponses à ces questions au préalable est fortement recommandée.
Il vaut mieux aussi préparer des réponses aux critiques susceptibles d’être formulées à l’instar de « La taille de l’échantillon est étroit e», ou bien « les références ne sont pas mentionnées ».
A ce niveau, le fait de répondre d’une manière intelligente et sage, et de bien choisir les termes lors de la défense, fera une grande différence devant le Jury. En fait, le jury est composé des spécialistes et des professeurs qui sont expérimentés, leurs remarques devront être prises en compte par le candidat avec respect. Certains étudiants défendent leur recherche d’une manière arrogante, ce qui remet en cause leur travail et effort.
Ceci dit, la réaction du candidat devrait faire preuve de modestie et d’intelligence. Par exemple, la réponse pourrait être : « Votre remarque, Monsieur le Professeur, est très pertinente. La taille de l’échantillon est effectivement restreinte… En fait, j’ai déployé beaucoup d’efforts afin de trouver des répondants qui m’accorderaient le temps nécessaire, mais malheureusement, les enquêtés n’étaient pas très réactifs. Je vous promets, Monsieur, de fournir davantage d’efforts dans mes prochaines recherches. »
Cette intelligence et cette sagesse dans les réponses constituent des soft skills non négligeables. Ces compétences prennent même le pas sur les compétences techniques aux yeux du jury. .
Même après la soutenance : des softs skills à mobiliser
Lors de la soutenance, des professeurs que vous connaissez seront surement présents, mais, des professeurs externes de l’établissement, des invités, des professionnels pourront également siéger avec le jury. C’est une occasion de garder contact avec eux, de prendre leurs coordonnées, voir même de leur proposer une éventuelle collaboration. La mobilisation de telles soft skills permettra au candidat de faire preuve d’une curiosité intellectuelle, d’une capacité à créer et entretenir un réseau, et d’un esprit d’initiative.
Conclusion
Présenter l’exposé orale d’une manière dynamique, écouter attentivement les remarques de jury, répondre intelligemment aux questions posées, et tisser contact avec les professionnels évaluateurs ; demeurent les soft skills les plus appréciables le jour de la soutenance.
Références
Jama, R., & Ourbati, R. (2025). Hard skills et soft skills: valeurs et éthiques professionnelles. L’Archétype, 3(1), 188-197.
Pawlowski, J. (2020). Compétences managériales vs compétences expertes [Mémoire de Master, Master 2 Ingénierie d’Affaires – FC, année universitaire 2019/2020].
Delay, C., Quercia, F., & Avramito, M. (2025). «Remobiliser» par les arts: des effets ambivalents. Reiso: revue d'information sociale, 2025, 1-5.