Sujet 1 : Faut-il autoriser la modification génétique des embryons humains ?
En 2018, le monde a découvert avec stupeur les premiers bébés génétiquement modifiés en Chine, suscitant une onde de choc éthique mondiale.
Les progrès du génie génétique permettent aujourd’hui d’envisager la modification d’embryons humains : jusqu’où peut-on aller, et doit-on poser des limites ?
I. Les avancées scientifiques : du CRISPR-Cas9 aux embryons modifiés
· La technologie CRISPR-Cas9, développée dans les années 2010, permet d’intervenir avec une grande précision sur l’ADN. Elle offre la possibilité de corriger ou d’éliminer un gène défectueux.
· On distingue deux types de thérapies géniques : la thérapie somatique, qui agit sur les cellules du corps sans transmettre les modifications à la descendance, et la thérapie germinale, qui modifie les cellules reproductrices ou embryonnaires et dont les effets sont héréditaires.
· En 2018, l’annonce de la naissance en Chine de deux jumelles génétiquement modifiées pour être résistantes au VIH a déclenché une réaction mondiale : pour la première fois, l’humain avait franchi la barrière de l’hérédité.
II. Enjeux éthiques et sociétaux : vers une médecine de « l’humain amélioré » ?
· Modifier l’ADN d’un embryon implique des risques considérables, notamment des effets secondaires imprévus ou des mutations involontaires. Une erreur pourrait être transmise à toute la lignée future.
· Au-delà des aspects médicaux, se pose la question de l’éthique : faut-il soigner ou améliorer ? Où s’arrête la médecine et où commence l’eugénisme ?
· Il existe un risque réel d’inégalités sociales si certains peuvent se permettre de « designer » leur futur enfant. Cela poserait un problème d’équité et d’acceptabilité sociale.
· Les comités d’éthique, en France comme à l’international, ont fixé des limites strictes : la modification du génome embryonnaire à visée reproductive est aujourd’hui interdite, mais les débats continuent.
Notions étudiées :
ADN, mutation, gène, thérapie génique, CRISPR, reproduction, héréditéSujet 2 : La médecine prédictive grâce aux tests génétiques est-elle un progrès pour l’individu ?
Et si un simple test salivaire pouvait vous dire vos risques de cancer ou d’Alzheimer ?
Les tests génétiques prédictifs permettent d’anticiper certaines maladies. Mais offrent-ils une réelle avancée pour la santé ou créent-ils de nouveaux dilemmes éthiques ?
I. Utilité médicale des tests génétiques prédictifs
· Les tests prédictifs consistent à analyser l’ADN d’un individu pour détecter des mutations associées à des maladies héréditaires.
· Par exemple, une mutation des gènes BRCA1 ou BRCA2 augmente fortement le risque de développer un cancer du sein ou de l’ovaire. Connaître cette prédisposition permet de mettre en place une surveillance précoce, voire des mesures préventives comme une chirurgie prophylactique.
· Ainsi, la médecine devient plus personnalisée et préventive, adaptée au profil génétique de chacun. Cette évolution s’inscrit dans le concept de médecine 4P : prédictive, préventive, personnalisée et participative.
II. Limites et risques : entre progrès médical et nouveaux dilemmes
· Savoir qu’on a un risque élevé de développer une maladie peut provoquer une forte anxiété, surtout si aucun traitement n’existe. Le savoir devient un fardeau.
· De plus, il existe un risque d’usage abusif des données génétiques : une assurance ou un employeur pourrait discriminer une personne à risque. La protection des données personnelles devient essentielle.
· Enfin, l’accès à ces tests est inégal : certaines personnes n’y ont pas accès pour des raisons économiques ou géographiques, ce qui pourrait accroître les inégalités en santé.
Notions étudiées :
Mutations, allèles, prédisposition génétique, prévention, dépistageSujet 3 : Les OGM sont-ils une solution durable face aux défis de santé mondiale ?
En 2000, l’introduction du riz doré, enrichi en vitamine A, visait à combattre la cécité infantile dans les pays en développement.
Les organismes génétiquement modifiés peuvent-ils représenter une avancée en santé publique, ou les risques dépassent-ils les bénéfices ?
I. Les OGM au service de la santé humaine
· Les organismes génétiquement modifiés permettent d’introduire des gènes d’intérêt dans des plantes ou des micro-organismes.
· Le riz doré, enrichi en provitamine A, a été conçu pour lutter contre la cécité infantile due à une carence en vitamine A dans les pays pauvres.
· De plus, certains OGM sont utilisés pour produire des médicaments : par exemple, l’insuline humaine est aujourd’hui produite par des bactéries transgéniques.
Ces innovations peuvent jouer un rôle majeur dans la lutte contre la malnutrition et l’accès aux traitements médicaux.
II. Controverses et défis éthiques
· Les OGM posent des questions sur la sécurité sanitaire et environnementale : les effets à long terme sur la biodiversité ou la santé humaine restent discutés.
· Ils soulèvent aussi une dépendance économique, notamment dans les pays du Sud, vis-à-vis des multinationales qui détiennent les brevets des semences.
· Enfin, l’acceptabilité sociale est faible : dans de nombreux pays, une méfiance forte subsiste. L’étiquetage et la transparence sont donc nécessaires pour respecter la liberté de choix du consommateur.
Notions étudiées :
Transgénèse, ADN, nutrition, génie génétique, biotechnologiesSujet 4 : Peut-on prévenir les maladies génétiques rares grâce au diagnostic préimplantatoire ?
Chaque année, des milliers d’enfants naissent atteints de maladies génétiques incurables : peut-on agir en amont de la naissance ?
Le diagnostic préimplantatoire permet d’identifier des embryons porteurs de maladies graves : est-ce une avancée thérapeutique ou une forme de sélection ?
I. DPI : un outil médical pour éviter la transmission de maladies graves
· Le diagnostic préimplantatoire (DPI) consiste à analyser les embryons conçus par fécondation in vitro pour détecter ceux qui portent une mutation génétique grave.
· Seuls les embryons sains ou non porteurs sont alors implantés, ce qui permet d’éviter la naissance d’un enfant atteint.
· Cette méthode est précieuse pour les couples à risque, porteurs de maladies héréditaires comme la mucoviscidose, la myopathie de Duchenne ou la drépanocytose
II. Dérives et débats bioéthiques : où poser les limites ?
· Le DPI repose sur une forme de sélection embryonnaire qui peut être perçue comme une atteinte à l’égalité des vies humaines.
· Certains craignent que l’on glisse vers un choix des embryons sur des critères non médicaux, comme le sexe ou des traits physiques, ce qui rappellerait l’eugénisme.
· La loi française encadre strictement cette pratique : elle n’est autorisée que pour des maladies graves et incurables, et toujours sous le contrôle de l’Agence de la biomédecine.
Notions étudiées :
Gène, mutation, maladie génétique, embryon, FIV, DPI, héréditéSujet 5 : Le clonage thérapeutique est-il éthiquement acceptable pour soigner des maladies incurables ?
Depuis la naissance de la brebis Dolly en 1996, le clonage fascine et effraie à la fois. Aujourd’hui, il pourrait guérir.Le clonage thérapeutique pourrait permettre de créer des cellules compatibles pour réparer des tissus : doit-on dépasser le tabou du clonage au nom de la santé ?
I. Clonage thérapeutique : un espoir médical
· Le clonage thérapeutique consiste à créer un embryon à partir d’une cellule d’un patient, dans le but de produire des cellules souches compatibles.
· Ces cellules peuvent ensuite se différencier en neurones, cellules cardiaques, ou hépatiques, et être utilisées pour soigner des maladies comme la maladie de Parkinson ou certaines insuffisances cardiaques.
· Cela permettrait d’éviter les rejets immunitaires, car les cellules sont génétiquement identiques à celles du patient.
II. Défis éthiques et sociétaux du clonage
· Pour obtenir les cellules souches, l’embryon est détruit, ce qui pose la question du statut moral de cet embryon. Certains y voient une vie potentielle, d’autres un simple amas de cellules.
· Il existe aussi un risque de dérive vers le clonage reproductif, interdit par la loi, qui consisterait à créer un être humain à l’identique.
· Le clonage thérapeutique reste aujourd’hui interdit ou très encadré dans de nombreux pays. La recherche se tourne donc vers des alternatives, comme les cellules souches induites (iPS), qui évitent l’utilisation d’embryons.