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Les espaces maritimes, tout comme les espaces extra-atmosphériques, ont pour points communs d’être à la fois difficilement appropriables et d’être des terrains de concurrence géopolitique. Ainsi, c’est sur ces « terrains neutres » que de nombreuses puissances géopolitiques mondiales se concurrencent, mais également coopèrent aujourd’hui entre elles. Elles en usent pour les exploiter afin de se procurer des avantages économiques et diplomatiques, mais également, pour affirmer leur force. Mais se voient obligées de coopérer sur ces zones qui se retrouvent sans ‘’propriétaire’’. C’est ce sujet que nous allons étudier aujourd’hui. Ainsi, nous allons tout d’abord présenter les statuts juridiques de ces espaces et expliquer leur particularité. Ensuite, nous allons voir de quelles manières les puissances géopolitiques mondiales s’y concurrencent afin d’en tirer un profit maximal et d’affirmer chacune leur leadership. Et enfin, nous allons voir les formes de coopérations qui se font sur ces terrains, qu’aucun État ne peut s’approprier à proprement parler.
1) Le cadre légal
En ce qui concerne les eaux, selon le droit international, leur appropriation exclusive par un État a été interdite par la convention des Nations Unies sur le droit de la mer au-delà des eaux territoriales et d’une certaine distance depuis la terre ferme appartenant un tel ou tel État. Ainsi, c’est le droit international de la mer, et non le droit national souverain, qui s’y applique.[1] Ce qui rend ces zones juridiquement très différentes des terres habitables, qui, généralement, appartiennent à un État donné, lequel a un contrôle dessus. Bien que cette législation soit encore sujette à la contestation et aux débats quant au contrôle à exercer sur les eaux qui peuvent être revendiquées comme étant territoriales, ceci fait des eaux internationales un espace non contrôlé ni par un État ni par une législation nationale, et qui peut ainsi être utilisé de manière égale juridiquement par plusieurs États sans avoir besoin d’une autorisation préalable pour de la part d’un autre État.
Le statut juridique de l’espace est quelque peu similaire à celui des eaux. En effet, dans un contexte de course à la conquête de l’espace entre les États-Unis et l’ex-URSS datant de la guerre froide, le traité sur l’espace ratifié en 1967 prévoit un libre accès à l’espace extra-atmosphérique et à ses ressources, tout en interdisant, là aussi, son appropriation par tel ou tel État.[2] Ainsi, c’est un point commun et une particularité commune aux eaux et à l’espace que nous pouvons relever. Mais ce ne sont pas les seuls, et c’est ce que nous allons voir dès à présent.
2) Concurrence et affirmations de force dans les eaux internationales et l’espace
En effet, une autre similitude entre les eaux et l’espace, c’est la rivalité parfois très rude qui s’y opère entre différents pays. Ainsi, du fait de ce statut juridique particulier, les eaux internationales sont aujourd’hui effectivement un terrain de concurrence quant à leur exploitation entre différents États, à de très multiples fins : pêche, extractions des ressources, installations militaires… Ce sont des domaines de rivalité qui procurent logiquement des avantages économiques et géopolitiques significatifs, sans pour autant que cela soumette à une redevance envers un quelconque État, raison pour laquelle les différents pays s’arrachent cette exploitation des eaux internationales.
La situation est assez similaire concernant l’espace extra-atmosphérique, car en plus de la recherche et éventuellement d’une perspective d’extraction des ressources, l’accès à l’espace permet, à travers des sondes, de contribuer au renseignement, au profit des uns, et parfois au détriment de la sécurité, de façon prétendue ou avérée, des autres. Ainsi, les systèmes de surveillance spatiale ont eux aussi souvent fait l’objet de controverses et de tensions entre différents acteurs étatiques de la géopolitique mondiale. Mais, outre ces rivalités et ces tensions, et toujours du fait de leur statut spécial, ces espaces nécessitent aussi parfois des coopérations, et c’est ce que nous allons voir dès à présent.
3) Coopérations dans les eaux et l’espace extra-atmosphérique
Outre les rivalités, les eaux internationales, du fait de l’absence d’un ‘’État-propriétaire’’, nécessitent tout de même une certaine coopération internationale afin de les préserver et de garantir une sécurité mutuelle. C’est le cas par exemple pour l’accord international sur la diversité biologique émanant de l’ONU[3], ou encore pour l’organisation cette fois-ci européenne FRONTEX[4] qui vise à sécuriser les eaux situées autour des pays de l’UE à tous les niveaux, ainsi qu’à assurer une surveillance et une collecte d’informations.
Pour ce qui concerne l’espace, là aussi, un comité international abrégé CUPEEA a été mis en place pour assurer une exploitation pacifique et sûre de l’espace, ainsi qu’une coopération autour des programmes nécessitant une gestion internationale.
Conclusion
Ainsi, nous pouvons constater que les eaux internationales, tout comme l’espace extra-atmosphérique, ont pour points communs et presque uniques, d’avoir un statut juridique international très particulier, qui fait qu’aucun pays n’y est restreint d’accès ni pour les exploiter, mais que dans le même temps, aucun pays ne peut non plus établir un contrôle, une propriété dessus ou les placer sous sa juridiction nationale ; ainsi que le fait justement d’être exploitables et avec une exploitation très intéressante au niveau économique et géopolitique pour de nombreuses puissances mondiales. Ces points communs entraînent d’autres similitudes : en effet, les deux sont le théâtre d’une concurrence, d’une rivalité, et parfois de tensions diplomatiques à l’échelle internationale, mais aussi, de coopérations internationales, rendues elles aussi indispensables par ce statut juridique quasi-unique ainsi que par leur exploitabilité. De ce fait, nous nous demandons aujourd’hui si cela va, dans un avenir proche, accentuer ces rivalités, ou bien au contraire donner des opportunités à des coopérations, et par conséquent à des apaisements diplomatiques.
[3] Accord BBNJ | Accord sur la diversité biologique marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale. (s. d.). Consulté le 19/06/2025 sur : https://www.un.org/bbnjagreement/fr