1)    Définition, concept et enjeux

La Validation des Acquis et de l’Expérience, comme son nom l’indique, est un dispositif mis en place pour permettre de certifier les connaissances acquises grâce à son expérience professionnelle par un diplôme sans qu’on ait eu à effectuer des années (supplémentaires) d’études supérieures, et éventuellement reprendre ou poursuivre les études supérieures sans avoir à reprendre le cursus universitaire depuis le début. Voire de gagner l’éligibilité à des formations professionnelles certifiantes.

Ce dispositif présente de nombreux atouts. En effet, soit par obligation légale, soit par incertitude personnelle, aujourd’hui encore, de nombreux employeurs ne peuvent embaucher des candidats pas ou sous-diplômés. Or, la pratique n’est souvent pas moins efficace que la formation théorique pour acquérir des connaissances et les compétences qui en découlent… bien au contraire. Ainsi, le dispositif permet de combler ce point manquant chez des professionnels n’ayant pas, au cours de leur parcours, certifié telle ou telle expertise par la formation universitaire, mais l’ayant prouvée par leur engagement professionnel. 

Gain de temps, rééquilibrage des disparités entre professionnels, gain en fiabilité du concept du diplôme… les avantages du dispositif sont significatifs. Mais, il s’agit d’un dispositif mis en place il y a 40 ans déjà, et qui est depuis en constante évolution. Comme ceci a une fois de plus été le cas dernièrement. En quoi exactement, et avec quelles conséquences ? C’est ce que nous allons voir dès à présent. 

2)    Ce qui va changer cette fois-ci

Tout d’abord, à l’ère du digital à laquelle nous vivons, ce dispositif ne pouvait, et ne devait, par souci de fluidité et d’accessibilité ; y échapper. Ainsi, toutes les démarches administratives liées à la VAE — surtout que les démarches administratives françaises sont justement souvent perçues avant tout par les Français comme étant trop complexes, sophistiquées et pas assez dématérialisées en comparaison, par exemple, avec les pays scandinaves — seront désormais centralisées sur une plateforme unique.

Un accompagnement personnalisé plus poussé effectué par un accompagnateur référencé justement sur cette même plateforme sera assuré afin d’éviter toute erreur de choix et de recours au dispositif ; ainsi qu’une extension aux nouvelles certifications.

Le congé VAE aura doublé en durée ; et la VAE sera désormais accessible avec tout niveau d’expérience et à un public plus large, dont les travailleurs bénévoles et les proches-aidants.

Ainsi, les changements sont nombreux. Mais que cela va-t-il changer pour les acteurs professionnels ? C’est ce que nous allons analyser dès à présent.

3)    Conséquences de la réforme

Comme tout dispositif public, celui-ci a évidemment un coût, que nous aurons du mal à estimer de manière exacte et fiable. En revanche, nous pouvons analyser les composantes de ce coût. Le développement ainsi que la maintenance de la nouvelle plateforme, les accompagnateurs, le jour de congé supplémentaire, la mise en place et l’amélioration des nouvelles certifications… Tout ceci devra évidemment être financé. Cependant, la dématérialisation, mais aussi et surtout, les gains liés à l’amélioration du taux d’emploi et de la productivité économique découlant de ce dispositif ; compenseraient aisément ce coût-là. 

Pour en revenir au dernier point, rappelons justement la vocation du diplôme, que ce dispositif permet d’obtenir : se protéger du chômage et devenir éligible à plus de postes et d’opportunités professionnelles. Ce qui augmente à la fois le bien-être économique du chercheur d’emploi, du travailleur, des entreprises et, par conséquent, de l’employeur, mais aussi du contribuable lambda, via la réduction des coûts publics liés à la recherche d’emploi. 

Quant à la dématérialisation, ses vertus et enjeux ne sont plus à présenter : rapidité, simplicité, accessibilité… mais il y a aussi l’aspect écologique lié d’une part à une limitation des déplacements qui sont ainsi évités pour une partie, et d’autre part, au matériel en moins utilisé et détruit lors de l’utilisation. Cependant, la dématérialisation n’est pas, encore aujourd’hui, sans soulever d’interrogations : « déshumanisation » du processus de formation, difficultés d’utilisation notamment pour les anciennes générations les moins familiarisées avec le numérique, aléas liés à la cybersécurité… 

Enfin, l’extension à de nouvelles certifications et à un public plus large ne pourra que relever la pertinence du diplôme, qui, malgré qu’il soit encore assez déterminant pour les employeurs, reste de plus en plus débattue. Ainsi, le diplôme pourra d’autant mieux refléter les connaissances et compétences réelles de ses détenteurs. 

            Conclusion

En conclusion, nous pouvons dire que le dispositif de la VAE, ancien de plusieurs décennies et déterminant pour les acteurs professionnels, aura encore significativement évolué, autant sur les outils que sur la réglementation, les procédés ou encore les diplômes auxquels il ouvre désormais l’accès. Ce qui aura incontestablement des conséquences positives autant économiques que relatives au bien-être, même si certaines interrogations restent encore. 



[1] Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Validation_des_acquis (consulté le 20/05/2025)

[2] Source : VAE : La réforme se met en place, disponible sur : https://www.opcoep.fr/actualites/vae-la-reforme-se-met-en-place(publié le 29/01/2024 ; consulté le 20/05/2025)

[3] Source : Réforme de la VAE : parution d’un nouveau décret, disponible sur :

 https://www.cap-metiers.pro/actualites/57187/Reforme-VAE-parution-nouveau-decret.aspx (publié le 15/04/2024 ; consulté le 20/05/2025)

[4] Source : La réforme du VAE en 2025 par JOUHARI Nassera, disponible sur : https://www.iciformation.fr/article-2886-la-reforme-du-vae-en-2024.html (publié le 07/11/2024 ; mis à jour le 30/01/2025 ; consulté le 20/05/2025)