Formulation de la problématique « I »
La problématique de mémoire DSCG doit être abordée dès l’introduction générale : elle demeure la primo-vitrine d’une recherche de qualité, voire le miroir du mémoire (Saikouk, Derrouiche & Fernandes, 2025). Avant de présenter et d’approfondir la problématique, il convient d’exposer le problème à traiter et de le situer dans un contexte pertinent. C’est ce que Beaud Michel nomme Problématique « I » (Koudache, 2017).
Contexte général : premier constituant de la problématique
Les problématiques de mémoire DSCG s’inscrivent souvent dans un contexte marqué par l’évolution réglementaire, la digitalisation croissante, ainsi que par diverses contraintes organisationnelles. Il est donc nécessaire de présenter ce contexte tout en s’appuyant sur des statistiques récentes. Cela permet de mettre en lumière l’importance de la problématique, de souligner son actualité, et de montrer que le sujet s’inscrit dans une dynamique réelle. Les meilleures phrases à utiliser à cette première étape sont : « La digitalisation représente un changement fondamental pour de nombreuses industries, et la comptabilité n'échappe pas à cette révolution… » (Laouina, 2024) ; « Dans un contexte de lutte incessante des États envers les pratiques illégales, le sujet des prix de transfert est au cœur des débats économiques » ; « Selon l’INSEE, en 2015, 9,2% des entreprises font partie d’un groupe. Cet essor prodigieux des groupes suscite la multiplication des échanges inter-filiales… » (Basille, 2019). De telles phrases devront refléter une problématique actuelle et devront s’appuyer sur des données chiffrées ou des publications reconnues.
Domaine de la recherche et notions fondamentales
Chaque domaine a sa propre méthodologie et ses propres normes de rédaction. Ainsi, lors de la formulation de sa problématique « I », le chercheur doit délimiter le domaine dans lequel s’inscrit son travail, en l’introduisant brièvement à l’aide de quelques formules clés telles que : « Notre travail de recherche s’inscrit dans le domaine de la comptabilité » (Khelladi, 2020). Dans ce cadre, il est recommandé, au fil de la rédaction, d’articuler les propos autour des concepts clés de la problématique. Par conséquent, l’introduction doit, dès les premières lignes, définir précisément la portée de l’étude, clarifier les notions fondamentales, et convaincre le lectorat de l’originalité du sujet traité (Saikouk, Derrouiche & Fernandes, 2025).
Situer sa problématique par rapport à l’état de l’art
Dans l’introduction générale, il est crucial d’inscrire la recherche dans la littérature existante, en mettant en lumière les principales avancées ainsi que les controverses qui traversent le domaine. Une revue de littérature bien structurée permet de baliser le terrain intellectuel sur lequel reposera la problématique de recherche (Saikouk, Derrouiche & Fernandes, 2025). Faut également déclencher un débat autour de la problématique. Dire par exemple « Certains auteurs estiment que la digitalisation a un impact positif sur la comptabilité traditionnelle, tandis que d'autres soulignent ses effets négatifs » ; ou encore « Certains auteurs estiment que la digitalisation promet des gains de productivité en comptabilité ; en revanche, d’autres soulignent de nouvelles incertitudes quant à la fiabilité des données traitées ». De cette manière, l’étudiant montre qu’il existe une tension intellectuelle, voire un paradoxe, autour de sa problématique.
A l’issue de ce débat, l’étudiant devra mettre l’accent sur sa propre contribution par rapport à la littérature. Il convient d’indiquer que « c’est dans le cadre de ce débat que s’inscrit notre problématique ». Il est également important de préciser : « À travers ce travail, nous souhaitons contribuer à ce débat et apporter des éléments de réponse à cette problématique ».
En identifiant précisément ce qui fait défaut ou suscite la controverse, l’auteur crée un « hook » intellectuel qui capte immédiatement l’attention du lecteur et justifie la nécessité de l’étude (Armağan, 2013)
Approfondissement de la problématique « I »
Au fur et à mesure de la rédaction, la problématique se structure, s’affirme et se renforce. Ainsi, le candidat peut formuler concrètement sa problématique, appelée « problématique II » selon la terminologie de Michel Beaud (Koudache, 2017)
Question phare de la recherche
Selon Guidère, « la problématique est la formulation d’une question centrale concernant ce qui pose problème dans le sujet traité » (Khelladi, 2020). Ceci dit, la problématique n’est pas un thème, c’est une question. Il faut poser une seule question — claire et précise — appelée question principale de la recherche ou question de départ. C’est cette interrogation qui constitue la problématique. Le candidat cherchera, tout au long de sa recherche, à y apporter une réponse. Ainsi, plusieurs phrases types pourront être utilisées pour énoncer la problématique : « Dès lors, la problématique centrale de cette recherche se formule comme suit : Quel est l'impact de la digitalisation sur la comptabilité traditionnelle ? » (Laouina, 2024) ; « L’actualité sur les prix de transfert susmentionnée au sein de cette présente introduction nous permet de dessiner la problématique suivante : A l’épreuve des faits, de quelle manière instaurer une politique de prix de transfert pertinente, vectrice de performance pour le groupe de PME ? » (Basille, 2019).
Attention à une interrogation qui cache en réalité deux questions, donc deux problématiques distinctes. Il est essentiel d’être précis et de choisir une seule question simple et claire, afin de faciliter la tâche et permettre au candidat d’apporter une réponse claire et cohérente à cette interrogation.
Commencer l’interrogation par un déterminant adéquat à la méthodologie
Il est important de faire attention au début de l’interrogation, car il oriente la méthode que le candidat va adopter. Ce choix doit être cohérent et logique. La problématique est une question construite qui guide toute la réflexion du mémoire, et le jury attend qu’elle respecte des exigences méthodologiques. Par exemple, si l’interrogation débute par : « Comment les entreprises peuvent-elles articuler conformité réglementaire et agilité comptable ? », cela indique que l’étudiant privilégiera une méthodologie qualitative. En revanche, une problématique commençant par : « Dans quelle mesure… ? » ou « Quel est l’impact… ? » traduit généralement une approche quantitative.
Après la question de départ ?
Une fois une interrogation principale bien formulée pour présenter la problématique, le candidat pourra poser quatre ou cinq sous-questions secondaires qui en découlent, afin de structurer sa recherche. Il convient d’introduire ces questions en précisant : « De cette interrogation majeure émergent les sous-questions suivantes ». Il est également important d’expliciter l’objectif principal du mémoire avec des formulations telles que : « L’objectif majeur assigné à cette recherche est… », « Cette recherche vise à… », ou encore « Elle se propose de… » (Khelladi, 2020). Par ailleurs, la méthodologie doit être présentée succinctement, par exemple : « Afin de répondre à cette problématique, des études de cas multiples seront réalisées » ou « Une enquête quantitative sera menée » (Saikouk, Derrouiche, & Fernandes, 2025).
Les hypothèses de recherche doivent également être énumérées à cette étape. La formulation d’hypothèses dans le processus d’élaboration de la problématique, ainsi que leur rôle, sont indispensables (Khelladi, 2020). Il convient d’introduire cette partie par une phrase telle que : « Dans le cadre de ce mémoire, et au regard de notre problématique, il est nécessaire de formuler deux hypothèses distinctes : … » (Basille, 2019).
Il est également important de mentionner les contributions théoriques et managériales de la recherche. Par exemple, on peut écrire : « La présente recherche propose un nouveau cadre conceptuel, …. un approfondissement d’une théorie existante,…. ou un éclairage multi-niveaux », ou encore : « La présente recherche offre des guides de bonnes pratiques, des outils ou des méthodes d’évaluation » (Saikouk, Derrouiche, & Fernandes, 2025)
Enfin, il convient d’introduire brièvement la structure de mémoire DSCG, en utilisant une formule classique mais efficace : « Pour répondre à cette problématique, nous analyserons dans un premier temps …, avant d’examiner …, et enfin … ».
Conclusion
L’énoncé de la problématique dans un mémoire DSCG constitue une étape déterminante. Le respect de ces conseils et l’utilisation d’exemples appropriés contribuent à maximiser l’impact auprès du jury et à valoriser le mémoire.
Références
· Saikouk, T., Derrouiche, R., & Fernandes, V. (2025). L’introduction, première vitrine d’une recherche de qualité: Vers une rédaction stratégique et multidimensionnelle. Revue Française de Gestion Industrielle, 39(1).
· Koudache, M. (2017). Problématique : Étude de la définition de Michel Beaud et exemple de rédaction. Revue de Bibliothéconomie, 9(2), 29–42.
· Laouina, S. E. (2024, août). La digitalisation de la comptabilité : Enjeux et impacts. University of Clermont Auvergne. https://doi.org/10.13140/RG.2.2.29982.96326
· Basille, M. (2019). Le management de la performance au sein de groupes de PME par la quête des prix de transfert optimaux : Une congruence au service de la performance (Mémoire de master, Institut d’Administration des Entreprises, École Universitaire de Management, Rouen – Normandie). Cabinet Mazars.
· Khelladi, S. A. (2020). L’élaboration d’une problématique de recherche: des idées de départ à la rédaction. Afaq Ilmaya.
· Armağan, A. (2013). How to write an introduction section of a scientific article? Turkish Journal of Urology, 39(Suppl 1), 8–9. https://doi.org/10.5152/tud.2013.046